Les jours se suivent et ne se ressemblent pas…

Avant de vous parler du Delta, je vais un peu vous parler du chemin pour y aller. Presqu’une semaine de route. Et les jours se suivront et ne se ressembleront pas… Les deux premier jours, après Bucarest, tout va bien. Je roule tranquillement, me perds une fois et vis pleins de belles choses. Un matin, alors que je dormais dans un champ, je me fais réveiller par la police rurale. 5H du matin, je me dis que je vais prendre une amende ou un bon gros serment. Mais non, pas du tout, ils voulaient juste prendre une photo de moi et de mon vélo parce qu’ils trouvent sympa de voyager en vélo… Une fois, à midi, je tombe dans un village et je ne sais pas pourquoi mais tout le monde veux savoir d’où je viens et quel est mon histoire. Je mets environ une heure à traverser le village et m’arrête tout les 50mètres. Un très bon moment.

La charette reste LE moyen de transport du pays

Peu de voitures mais beaucoup de volailles sur la route...

Un endroit comme je les aimes pour dormir

Malheureusement, après cela se complique. Le vent se lève et j’ai une perte soudaine de motivation… Surtout le premier jour de vent. Cela fait partie du jeu et je sers les dents. Et dans les moments difficiles, il y a toujours des petites choses qui peuvent vous remonter le moral. En fin de journée, sans trop d’envie, je vais dans un super marché pour faire mes courses. Je m’énerve un peu avec le vigile car mon vélo n’est pas parqué à la bonne place… il faut que je le déplace de un mètre sur la droite. Je le regarde franchement, et sans un mot, je lui fait comprendre que Panada est bien là où il est et que malgré ses plaintes, rien ne bougera. Il comprend assez vite mon point de vue et s’en va à l’intérieur, les dents serrées. Cela fait bien rire un gamin qui est devant le magasin. Un jeune gitan qui essaye de se faire des sous en ramenant les caddies. Quand je sors avec mes courses, je lui demande mon chemin et nous passons un peu de temps à rire et à jouer. A la fin, il aura gagné deux pommes et moi le sourire jusqu’en fin de journée.

Panada dans le vent

De la route presque facile

Les jours suivants, le moral va revenir et je vais me battre avec un vent de face ou de coté. Quand c’est de face, je n’avance pas vraiment : je peste ou je chante, je sue surtout, mais j’avance, lentement mais sûrement. Quand c’est de coté, là c’est une autre histoire. Je dois essayer de me pencher pour garder l’équilibre. Et comme je vais longer un bout de la route nationale, mon équilibre sera mis à rude épreuve. Imaginez que je suis penché contre le bord de la route, quand un camion passe à coté de moi, le vent s’arrête brusquement et je suis entraîné par le souffle du camion en avant. Je fais comme un bon en avant. Et après, je dois essayer de garder ma trajectoire et de ne pas finir au milieu de la route où d’autres véhicules arrivent. Et lorsqu’un camion vient en face, le souffle de celui-ci me fige sur place. Des moments chauds. Pour les nuits, je demande souvent aux bergers si je peux dormir dans leurs prés. Cela crée de belles rencontres, comme la fois où j’ai eu droit à du lait de brebis frais et encore chaud. Ou encore quand ce jeune berger est arrivé avec un gros melon et une énorme pastèque que nous avons partagée en refaisant le monde en roumain.

Du lait tout frais

Mon ami berger

son bébé chien

Et l'endroit où nous avons mangé et où j'ai dormi

Une rencontre très spéciale. Je m’arrête dans un village pour faire des photos et je vois au loin un gamin. Je lui fais signe de venir vers moi. Lorsqu’il arrive, je lui propose à boire et à manger. Il m’accompagne pour mes photos et m’observe de loin. Une complicité s’installe, on sourit, on joue… tout cela sans une parole, on se comprend. Comme quoi souvent les mots sont de trop…

Une rencontre spéciale

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