Ya’an – Lijiang. Tout en haut, il faut pas casser son vélo.
Nos extensions de visa en poche, nous enfourchons nos vélos pour remonter en direction des hauts plateaux. Après cette courte et très humide pause dans ce coin tropical, nous avons hâte de retrouver l’air frais et pur du Tibet. Et pour commencer, il faut tout remonter. Plus de quatre jours de grimpette quasi non-stop. Nous exploserons un record en grimpant 40 km dans une journée, oui, seulement grimper…
Mais là nous sommes parmi les géants. Au loin, nous apercevons des montagnes de plus de 7000m d’altitude. L’air se fait rare autour de nous, les nuits sont glaciales et la neige nous surprend plus d’une fois. C’est donc contre nous même que nous nous battons pour gravir chaque col. Un coup de pédale après l’autre, tranquillement mais sûrement. La tête en mode automatique. Il n’y a rien à redire. Les routes sont presque désertes, nous sommes bien loin de l’agitation frénétique chinoise que nous avons vécue à Ya’an et nous aimons cela.
Tout au long du chemin, nous rencontrons une foule de jeunes cyclistes chinois. Leur but, Lhassa. C’est un peu une épreuve initiatique, un rite de passage chez eux. Certains se lancent dans cette aventure sans aucune préparation, mais avec beaucoup de motivation. Nous roulons avec un gars qui a appris à faire du vélo dix jours avant de partir et croisons un autre qui roule avec (qui pousse plutôt) un vélo mono vitesse. Le rêve est là, dans leur tête, entre leurs mains et à portée de mollets!
Les derniers jours, nous grimpons plusieurs fois au-dessus de 4500 m. Une nuit, le crépuscule nous surprend et il faut planter la tente en haut d’un col. Ce n’est pas tant les températures négatives qui perturbent le sommeil mais plus le manque d’oxygène. Une nuit difficile… par contre, comme souvent, nous trouvons un point positif et le paysage au lever du jour est juste magique.
Lors de notre plus grande ascension (4750 m), j’ai livré un sacré combat. Déjà pas en forme à cause d’une gastro, Panada, ma bécane me lâche au milieu du col. Les fixations du porte-bagages sur le cadre cassent. tout le poids de l’arrière tombe sur la roue et il m’est impossible d’avancer… Un peu de bricolage et deux heures plus tard nous défions à nouveau la montée. C’est long et difficile, la route est de plus en plus mauvaise et le vélo ne tient pas. Il faut s’arrêter plusieurs fois pour refixer, tant bien que mal, le porte-bagages. Mais nous l’avons ce col! un nouveau record pour nos petites fesses! Et c’est dans la descente que mon bricolage implosera et à bout, nous prendrons un bus pour la ville de Shangri-la (8 h de bus pour 200 km, qui dit mieux?).
Sur place, c’est un ferronnier qui répare Panada pour les prochains 1000 km. Mais le verdict est sans appel, le cadre est mort, et impossible de souder ces petites pièces sur de l’alu. Un cadre acier aurait été un meilleur choix, mais pour la durée que je m’étais fixé (22 mois), tout aurait roulé dans l’ordre. Mais les prolongations ont eu raison de mon fidèle compagnon. Et c’est le cœur lourd que je cherche une solution pour remplacer Panada pour la suite du périple. Promis, je vous tiens au courant!
Nous finissons le Tibet par trois jours de route pour Lijang. De la descente (évidemment) et des adieux à ces paysage grandiose. Prochain arrêt, le Laos!
Nous profitons de ces quelques lignes pour vous souhaiter à tous une bonne et heureuse année. Pleine de rêves, de couleurs, de sourires et de joies! Un grand merci à tous ceux qui nous suivent, soutient, écrivent, sourient et poussent en avant! sans vous, rien de tout cela ne serait possible. Et un ÉNORME merci à Sandra, la secrétaire de l’association qui fait un travail monstre, ainsi qu’à la famille qui est toujours là, quoiqu’il se passe et sur qui nous pouvons compter sans souci. Merci à vous!
Et voici quelques photos pour bien commencer l’année!
Chouettes photos! Litang s’agrandit a vu d’oeil! la bonne année 😉
Merci l’ami! et toi, tu vas où après l’amérique du sud? bonne année à toi!
magnifique ! je te remercie pour ces belles photos.. J’ai toujours voulu aller au Tibet. Peut être qu’ un jour cela va se faire via la Friendship Highway.
On espère vraiment mais c’est pas encore prévu de laisser des touristes se balader dans le coin… Bonne suite à toi!