« On peut sonder mer et fleuve, mais qui peut donc sonder le cœur des hommes? »
Proverbe Vietnamien
Treize fois, c’est le nombre de traversées du Mékong effectuées durant mon séjour en Asie du sud-est. Ce fleuve que j’ai suivi, remonté, descendu, navigué, surplombé, admiré, rêvé… Et maintenant, il est temps de lui dire adieu. Mais pas n’importe comment. Une dernière balade dans le Delta, dans le bout de ce fleuve de légende. Là où tout finit, dans les dédales formés par les bras innombrables du cours d’eau. Là où la légende se jette dans la mer. Départ de Saïgon, cap plein sud et le bord de mer afin de remonter le cours d’eau jusqu’à Phnom Penh, au Cambodge.
Quelques kilomètres, premier gros ferry. Le trafic se calme, la route s’améliore et la chaleur écrase. Je n’ai jamais eu autant chaud, je crois. Malgré six litres par jour, j’ai la gorge continuellement sèche et un mal de tête lancinant. Me voilà trempé de sueur à longueur de journée. Et même la fraîcheur de la nuit n’arrange pas les choses. Le soir, dans la tente, je dégouline. Bye bye sac de couchage, sac à viande, t-shirt et toile de tente. Il ne reste que la moustiquaire, le matelas et un caleçon… mais rien n’y fait. La chaleur est en train d’avoir ma peau. Alors les pauses s’allongent pendant la journée. Pour tenir je ne lésine pas sur les thés glacés, jus de canne frais et autres cocas sortie du congélateur et pour la nuit, un linge mouillé sur le ventre me permet de fermer l’œil quelques heures.
Les ferrys se succèdent et rétrécissent. Après le grand bateau où des camions et une bonne centaine de scooters jouent des coudes, je me retrouve sur un ferry plus familial entouré d’une dizaine de passagers et autant de motos. Puis le clou de la série sera un bateau en bois où il faut faire grimper Pui-Pui sur une longue planche en bois. Et c’est pareil pour les routes, entre grosses avenues et sentiers, il y en a pour tous les goûts !
Les paysages se succèdent et le décor me rappelle bien un autre delta d’un autre grand fleuve, celui du Danube. Végétation luxuriante, petits canaux et toute une flopée d’oiseaux, peuplent ces lieux. Les habitants, peu habitués aux touristes dans ces coins reculés, sont charmants et accueillants. On m’offre un bout d’ombre, un thé glacé ou une assiette de riz. Mais le must du must, la cerise sur le gâteau, ce sont bien ces petits cafés avec hamac. J’y resterai des heures à faire des siestes et à refaire le monde avec mes potes du jour.
La nuit tombée, il n’y a qu’au bord de l’eau qu’il est possible de planter la tente. C’est dans le sable que je fais ma tambouille et que j’admire les étoiles. Au loin des orages violents qui flashent toute la nuit. Souvent, au petit matin je me fais rattraper par des restes de tempêtes. Un peu de fraîcheur n’est jamais de refus.
Puis après 500 km dans ce coin, il est temps de quitter le Vietnam. Un pays qui m’a réservé beaucoup de surprises et qui m’en a mis plein la vue malgré les épreuves successives. Et c’est en longeant le Mékong pour la dernière fois que je passe la frontière. Une fois de l’autre côté, je retrouve la sérénité du Cambodge. Ces routes calmes, ces habitants souriant qui voguent à leurs occupations à leur rythme. Le Vietnam a été magnifique à défaut d’avoir été reposant. Me voilà ravi de retrouver un peu de tranquillité. Alors quand je plante ma tente dans un champ, au milieu de ces vaches aux profils de top-modèle, j’ai le sourire aux lèvres. Je sais qu’ici il n’y aura pas de moto, de klaxons, de musique de karaoké, qu’il n’y aura rien pour perturber ma nuit…. À part les gardiens de vaches trop curieux qui se demandent qui est ce petit blanc qui camp au milieu des bovins ? Je leur offrirais encore une démonstration visuelle de mes talents de cuisinier qui ravit petits et grands !
Le lendemain, 80 kilomètres plus tard, me voilà dans la capitale, bien loin de mes vaches et du sourire des campagnards. Quelques jours de pause pour préparer la suite du voyage, faire des plans qui concernent un changement de continent. La fin d’un voyage s’annonce et le début d’un autre se précise !
Bon vent à tous !
salut chris
nouvel email, me suis fait pirater l’ancien, plus de contact…
espère que tout va bien, en ce moment suis sur bangkok, et toi …?
a tout bientot peut etre…
enjoy your trip….que la chance t’accompagne….et que l’univers te protège….amicalement…
yann