« La psychologie est la science qui vous apprend des choses que vous savez déjà en des termes que vous ne comprenez pas. »
Jean Nohain
Demain c’est le grand jour… Je m’envole ! Changement de continent, changement de rythme, changement de tout !
Après deux semaines de repos et de découvert avec mes deux amis retrouvés Marie et Hervé (que je ne pourrais jamais assez remercier pour tout ce qu’ils ont fait!), l’Asie, c’est fini et place à l’Amérique du Nord. Alors me voilà remplis de plein de sentiments, sentiments qui se chahutent et qui se contredisent. Un peu de peur, de l’excitation, de l’appréhension, du bonheur, de la mélancolie et de la satisfaction.
N’ayant pas de psy sous la main, autant faire ma psychanalyse en direct live avec vous, là, tout de suite, vous être prêt docteur ?
De la satisfaction ou la fierté du travail bien fait.
Pour être honnête, je suis quand même sacrément content de moi. Pas loin de 44’000 bornes en Eurasie et sans prendre le moindre avion. C’est plus qu’un tour du monde. Bien que ce n’est jamais été un objectif au départ, cette distance et ces boucles sur ces deux continents me rendent fier. J’ai donné et je repars avec la satisfaction d’avoir accompli un truc, une belle petite performance. Et surtout d’avoir fait le tour du sujet… quoi que ?
De la mélancolie ou la tristesse de partir d’un univers aimé.
Ah l’Asie, elle m’a tout donné. Des joies, des peines, de l’amour, du chagrin, du ras-le-bol, de la plénitude… une bonne tranche de vie quoi ! Et me voilà prêt à quitter ses terres que j’avoue, j’ai aimé. C’est comme quitté quelqu’un d’important, quelqu’un que l’on porte en estime, dans son cœur. Elle m’a tant donné l’Asie ! Elle m’a construit et déconstruit puis reconstruit. Elle m’a appris une certaine nonchalance et de laisser faire les choses. Elle m’a poussé dans mes retranchements. Elle m’a offert sur des plateaux d’argent les beautés du monde. Etc…
Ah l’Asie, je pourrai en parler des heures, mais mon psy ne me laisse que 60 minutes alors je dois faire cours et on en reparler dans une prochaine séance. Allons droit au but, l’Asie est une ami. Qui, comme une bonne amie, a toujours été honnête et spontané avec moi. En ne me cachant rien et en me livrant tout avec simplicité. Bien sûr, elle a son jardin secret, où il faut gratter pour comprendre, interrogée, se casser la tête pour voir enfin, comment elle fonctionne. Elle m’a tant donné…
Du bonheur ou la joie simple des petites choses.
Un verre d’eau fraîche, une brochette caramélisée, un ciel étoilé, un ruisseau pour y prendre une douche. Tellement de petites choses qui apportent de petits bonheurs. Voilà que j’apprends à me contenter de peu. De respirer calmement et d’apprécier les dons du paysage, d’un local ou de la météo. Savourer, voilà comment résumer les choses. J’ai appris à déguster ces morceaux de vie simple et de ne plus me battre pour avoir les compliqués. Et ça c’est du bonheur à la tonne !
L’appréhension ou le stress d’affronter la réalité
Qui dit changement de continent dit changement de style de vie. Alors me voilà en train de plonger volontairement dans le monde occidental. Celui là même que j’avais quitté il y a presque trois ans. Les choses vont changer et je vais devoir m’y habituer. Une vie plus réglée, plus propre, plus politiquement correct m’attend de l’autre côté et cela me fait un peu trop réfléchir. Et le retour dans l’Occident me rappel que ma route à une fin. Même si j’ai encore un an pour faire le point avant de poser mes pieds sur la terre de chez moi, je ne peux m’empêcher d’y penser. La réalité est bien en face de moi… Est-ce normal d’y penser ?
De l’excitation ou l’envie de nouvelles découvertes.
Paradoxalement, même si je retourne dans un univers au mode de vie familier, j’arrive aussi en terre inconnue. La promesse des Amériques. Les grandes épopées qui ont bercé mon enfance. Le pays où tout est possible. Le rêve américain. Ça m’excite ! J’ai envie de voir ça, de mordre dedans et d’essayer de comprendre ce pays que je n’ai vu qu’à travers un écran. Je me réjouis de vivre dans un décor d’un film à gros budget. De traverser ces rues célèbres que je connais si bien sans y avoir jamais mis les pieds, que j’ai vus seulement depuis mon fauteuil de cinéma. De parcourir les grandes étendues sauvages remplies de cow-boys et d’Indiens comme dans les histoires de ma maman. Excité comme un gamin qui part pour Disney Land mais là, le parc d’attractions fait plusieurs millions de kilomètres carrés…
De la peur… et rien d’autre.
Peur du changement, de mettre le vélo dans l’avion, d’aller au bout des choses, de dire au revoir à ces pays d’Asie que j’ai tant aimés… Beaucoup de petites peurs m’envahissent aujourd’hui. Mais demain, je sais que j’aurai les fesses posées au-dessus du Pacifique, siège 57C, du vol AC8 d’Air Canada en direction de Vancouver. Et que tous les autres sentiments auront dévoré ces craintes. C’est bien normal d’avoir des peurs, celui qui n’a peur de rien est un menteur. Mais ce qui est important, c’est de pouvoir les surmontés. Qu’elles soient petites ou grandes, elles nous empêchent d’aller de l’avant. Alors une fois le taureau prit par les cornes et que l’obstacle est passé, un nouveau monde s’offre à nous. Plein de promesses, de surprises et de nouvelles peurs aussi. À quoi bon alors ? Pourquoi affronter nos doutes si c’est pour en trouver d’autres. Rester dans sa zone de confort est bien plus raisonnable. Mais franchement, vivre n’est pas vraiment raisonnable alors autant le faire correctement et y aller à fond non ?
Alors c’est grave docteur ?
Encore une fois, des kilos de questions. Pour la confidence, c’est comme cela que ça fonctionne. Ces questions trouveront sûrement une réponse demain, la semaine prochaine ou peut-être jamais. Mais cela ne m’empêchera jamais de vivre… j’aime bien trop cela. Alors, à la veille d’un nouveau départ, je me sens comme souvent. Plein d’interrogation et impatient de voir la suite. Le diagnostic final n’est pas alarmant : excitation passagère, micros phobies et croquage de vie à pleines dents.
J’adore cet article Chris! Je te souhaite un bon vol pour demain et mes pensées seront toutes avec toi.
Plein de bisous
Un grand merci à toi pour les pensées! des becs
Magnifique texte!! Je te souhaite de belles rencontres aux USA!!! Gros bisous
Merci pour tout! tes rubans sont toujours accrochés à mon guidon! je t’embrasse
chuck dee khrap….good luck… bonne chance…โชคดีคครับ…je pense que tu le sais déjà, c’est ce qu’on dit en thailand pour dire au revoir à quelqu’un, pas d’adieu, pas de à bientôt, pas plein de formule de politesse, juste bonne chance…! ma femme te l’a ecrit en thaî….bon vent chris….
Merci l’ami, un au revoir et pas un adieu c’est évident. Et un proverbe thai dit que le mercredi n’arrive pas qu’une fois et un proverbe de chez nous dit également qu’il n’y a que les montagnes qui ne se croisent jamais… alors à bientôt mon pote et tout de bon!
Super article c’est clair! En fait, ça ressemble à un bilan, et il est riche! Alors ça donne un petit aperçu du roman que tu aura à écrire à la fin de ton voyage 😉 Chouette de voir un grand voyageur comme toi se remettre en question, on pourrait pensé comme tu dit que tu es blasé mais non, et c’est tant mieux 🙂 Change rien, et toujours bon vent à toi !!!
Ahahah un roman n’est vraiment pas au programme mais merci du compliment! blasé par le voyage, je crois que c’est une choses impossible… bon vent à toi pour tes petites vacances que j’espère cyclophile!
Magnifique article! Laver ses sacoches, ca fait du bien parfois… Bon atterrisage au Canada!
Merci, les sacoches en avait bien besoin! bonne suite à vous sur cette magnifique route de la Soie!
Finalement Vancity c’est pas si pire 😉 bonne route et bonne chance pour la suite!!
Vancity n’est pas mal du tout! au plaisir de te recroiser sur la route!
Magnifique article comme toujours… tu me fais rêver comme chaque fois, merci à toi!!!
une phrase qui me fait penser à toi : « Tout homme a le droit de douter de sa tâche et d’y faillir de temps en temps. Une seule chose qu’il ne puisse faire, c’est l’oublier. Celui qui ne doute pas de soi est indigne – car il a une confiance aveugle et pèche par orgueil. Béni soit celui qui traverse des moments d’indécision. Paolo Coehlo ».
Une bien belle phrase Tania d’un très bon écrivain. Merci pour ton retour, et c’est avec plaisir que je vais tenter de continué à te faire rêver! à bientôt