Chroniques coréennes

Chronique coréenne

Voilà plus d’un mois que je suis en Corée du sud. J’écris ces lignes depuis l’île de Jeju, au sud de la péninsule. Comment résumer ces quelques semaines… Des réparations, du repos, un nouvel an lunaire, de belles rencontres, des kilomètres de pistes cyclables, des animations dans les écoles, la fin de l’hiver etc…

Au lieu de faire du grand blabla, voici quelques extraits tirés de mon carnet de route :

8 février 2013

« Toujours à Séoul, bientôt 15 jours. J’y suis bien, grâce à Julie et Will. Je ne sors pas trop à vrai dire, je me sens comme à la maison. Tranquille, reposé, avec tout ce qu’il faut à portée de main. Un temps de repos à regarder la neige tomber par la fenêtre. J’étais au lycée Français de Séoul et c’était bien ! Deux jours d’animations, des classes extras, une tonne de chocolat en cadeau, des bons moments avec les enseignants. Du plaisir à avoir repris ces présentations (…) »

16 février 2013

« Voilà, une année de plus. 29 ans ! Et 22 mois sur la route. 22 mois ! C’est ce que j’avais prévu de faire quand j’ai commencé ce voyage. Je devrais être à la maison ou au moins sur le chemin du retour. Peut-être entrain d’attendre mon vol New York – Genève, en pensant à mes derniers kilomètres jusqu’à la maison. C’était le plan et au lieu de ça, je roule en Corée du Sud affrontant les dernières vagues de l’hiver. Pékin était le but, je l’ai fait. 22 mois était la durée, c’est fait aussi… qu’est- ce qu’il me reste à part des flâneries ? (…) »

20 février 2013

« Une étape de plus franchie, 24’000km dans les dents. Panada (ma monture) a montré qu’il les valait bien. Il a été irréprochable aujourd’hui. On a eu droit à un petit col au milieu d’après- midi. Montée parfaite, quelques 6km à un rythme constant et sans gros arrêt. Ça c’était ma partie du travail et où Panada a été très fort, c’est dans la descente. On est « monté » à presque 50km/h sur une route poussiéreuse à souhait et couverte de glace. On devait rouler sur une bande de trente centimètres laissée par les rares voitures de passage. Et ben ça a été impeccable ! Merci mon gars ! (…)

25 février 2013

« (…) Beaux paysages, routes sympas et surtout je découvre une autre Corée. La Corée rurale, celle dont personne ne parle. Celle faite de petites fermes, avec champs, serres et rizières. Les vaches remplissent les étables et cela sent un peu comme la campagne de chez moi. Je slalome entre les bouses des bovidés le cœur nostalgique… Je suis passé dans ce tout petit village sur le tronçon de piste d’aujourd’hui. A part un chien qui m’a aboyé, rien ! La moitié des maisons abandonnées, pas âme qui vive… Et tous les autres villages remplis de personnes âgées… L’exode des jeunes pour les villes a encore frappé… (…) »

Cyclistes rencontré sur la piste cyclable qui traverse tout le pays. De Séoul à Pusan sur plus de 600km

Thank you Soo! et photo de mon short qui est à l'agonie

1er mars 2013

« Le vent me réveille. Il souffle par rafales et est accompagné par la pluie. Bah, je ne vais pas bouger, attendre que ça se calme… mais le vent en décide autrement. Il torture la tente, la fait grincer et me force à sortir pour replanter les sardines qui s’envolent. Bon, j’ai compris le message, c’est l’heure de prendre la route. (…) Mais qu’elle n’est pas ma surprise quand je commence à rouler, le vent souffle dans mon dos, oui de dos ! Le reste du Seawall (grande digue de plus de 50km) est une partie de plaisir ! La suite de la journée est splendide, la côte m’offre un spectacle à couper le souffle. Les vagues s’acharnent sur les récifs est c’est à chaque fois une explosion d’écume blanche qui se fracasse sur les rochers d’un noir de jais. Je vais aller jouer avec la mer, essayer de m’approcher pour défier les vagues. A ce jeu, je serai le grand perdant et finirai la journée les pieds marinant dans l’eau salée et le jus de chaussettes. (…) »

On the Seawall

Repas une personne pour 6.- CHF

8 mars 2013

« (…) Nuit calme avec un brouillard qui a tout étouffé. Pas un bruit, un silence pesant. Un silence qui m’a réveillé en plein nuit… (…) Ce matin, quand je roulais, j’étais un peu seul au monde. Moi, la rivière et les oiseaux ! En passant près de champs sans culture, j’ai effrayé un groupe d’oies sauvages. Une cinquantaine d’oiseaux se sont envolés en même temps. Entamant un ballet aérien pendant de longues minutes dans une cacophonie de croassements et de caquètements. Je roule la tête en l’air, hypnotisé par les lignes et les V que forment les volatiles nomades que j’ai réveillés. Et que dire des grues et autres hérons qui me font sursauter dans les criques et les marais que je longe ? Une bien belle contrée qui me donne plus que du plaisir ! (…) »

Chris