Au menu: l’île de Jeju

Digne d’un 4 étoiles au guide Michelin, l’île de Jeju m’offre un régal dont voici le menu :

L’apéritif

En route moussaillon ! Le bateau qui rejoint l’île depuis la péninsule met un peu près 5 heures pour arriver à bon port. Mes compagnons de galères (les autres passagers) m’invitent deux fois à manger et m’offrent café sur café. Les choses ne peuvent pas mieux commencer.

Petit déjeuner avec fruits de mer à volonté

Panada avec ses potes les poids lourds

L’entrée

Dès les premiers kilomètres, me voilà conquis par la côte de cette île. De l’herbe verte (l’hiver ayant jauni tout ce que j’avais vu sur le continent), de l’eau transparente, la mer à perte de vue, je pédale avec délectation. La première nuit, c’est chez un gars rencontré via le site web « couchsurffing ». Devant un 6paxe et une soupe de nouilles, on refait le monde…

Le jour suivant c’est le Fire Festival (festival du feu). Du feu? C’est la seule chose que l’on me dit, alors je décide d’aller jeter un œil. Sur place, je tombe sur Héloïse, une Anglaise qui habite sur l’île depuis deux ans et qui officie comme enseignante ici. Et pour le festival, la voilà embarquée pour une course de chevaux, rien que ça ! Le principe, deux équipes qui s’affrontent sous forme d’estafette à relais. Chaque cheval est « piloté » par 3 cavaliers. Je me prends très vite au jeu et commence à acclamer mon équipe. Durant les pauses je coach le « canasson », lui fait des caresses et lui prodigue des conseils.  Puis, je tombe sur Jack. Un jeune Anglais qui parcourt le monde avec sa guitare. Ni une, ni deux, nous voilà comme cul et chemise pour la nuit. Héloïse est partie fêter sa 3ème place avec son équipe, Jack et moi, on part à l’assaut du festival. La nuit tombe et l’ambiance se fait électrique. Les groupes se succèdent sur la scène. Avec mon compère, on se faufile et on arrive à se faire passer pour deux photographes officiels. Nous voilà au pied de la scène, on se prend au jeu, on mitraille les artistes, on monte sur scène quand les officiels ouvrent les festivités pyrotechniques, on est au taquet. Puis vient le moment du feu et quel feu ! Les VIP ont allumé leur torche sur la scène et se dirigent en procession en direction de la colline. Un petit discours et il est temps d’allumer le bûcher. Autant vous dire que l’on est aux premières loges. Le vent s’est aussi invité à la partie et il souffle avec violence, comme excité par ce qui va se passer. Et là, mes amis… Les brasiers s’allument, le ciel s’éclaire de mille feux d’artifice et le vent, comme s’il n’attendait que ce moment, se déchaîne. Les flammes sont couchées par les rafales, les officiels détalent au pas de course, de la musique, digne d’une grosse production hollywoodienne rugit autour de nous et en quelques secondes, c’est l’apocalypse… Ou plutôt l’apothéose. Les flammes viennent nous réchauffer le visage, les gens hurlent de bonheur, la colline tout entière s’embrase. Un spectacle à couper le souffle…

Première photo sur l'île

Le canasson

Héloise en action

Sur la scène du Fire Festival

Les feux commencent!

Et en aprés, on s'enflamme!

Le plat principal

Le tour de l’île à vélo. Quelques 250 km en presque 10 jours… voilà qui n’est pas, et de loin, une performance sportive. Mais comment résister à ces plages de sable blanc jonchées de pierres volcaniques d’un noir de jais ? Comment ne pas rester à contempler ses femmes qui plongent depuis des générations pour cueillir les fruits de mer ? Comment ne pas succomber à la tentation de déambuler sur les Oreums (anciens volcans) qui remplissent l’île ? Comment je vous le demande ? La volonté d’athlète qui m’habite n’a pas fait long feu et j’ai profité de ces quelques jours de découverte en croquant cette île à pleines dents. En ressortent quelques belles images. Et j’ai également visité l’école de Wimi, un petit village côtier où Panada, Jacqueline et moi, avons présenté notre voyage à cinq classes.

Petit plage

Seul au monde, ou presque

Le poulpe séché, une des nombreuses spécialités de l'ìle

Volcan mystérieux

A l'école de Wimi

Entre ciel et mer...

Une Haenyo, une des femme plongeuse

Juste avant de plongée

Le dessert

Au bout de l’île (bien évidemment, ça dépend de quel côté on vient, ici c’est le bout de l’Est), il y a deux friandises. La première : Le Mont Seongsan Ilchulbong. Une sorte d’excroissance volcanique qui a poussé sur la côte. Un volcan éteint remplit d’une végétation luxuriante. Site classé au patrimoine de l’Unesco, rien que ça.

La deuxième : Udo. Une toute petite île d’une vingtaine de kilomètres. Un endroit calme et sans souci. Il me faut moins de deux heures pour faire le tour et encore. Mais la visite de l’île me prend toute la journée. Chaque arrêt, chaque virage est l’occasion d’une rencontre à partager ou d’un paysage à admirer.

en haut du mont Seongsan Ilchulbong

Le Mont Seongsan Ilchulbong by night

Udo

Udo

Le digestif

Pour finir en beauté, je me réserve l’ascension du mont Halla. Sommet de l’île ou l’île elle- même vue que celle-ci a été crée lors de l’éruption de cette montagne. Un peu plus de 1900 mètres de hauteur, le cratère est le plus haut sommet de Corée du sud. Après un départ aux aurores (5h30 du matin), la montée se fait sur un chemin balisé. Vu l’heure matinale, je suis seul sur les pentes du volcan. Les corbeaux, moineaux et autres volatiles sont là pour m’accompagner. Et le petit déjeuner sera partagé avec un chat gardien de refuge. Le soleil est présent pendant toute l’ascension mais

15 minutes avant le sommet, je sens un air froid qui m’enveloppe par-derrière, je me retourne et je suis soudainement avalé par le brouillard. La météo a décidé de cacher le cratère au sommet… C’est le jeu, et j’ai eu droit à un lever de soleil légendaire ! En tout, 6 heures de marche qui me laissera des courbatures pendant une petite semaine. Oui, les cyclistes et les marcheurs n’utilisent pas les mêmes muscles.

Avant que le soleil ne disparaisse

La cabane du sommet... mouais...

L’addition

Après deux semaines dans ce petit coin de paradis, qui restera dans les coups de cœur de ce voyage, me revoilà sur la terre ferme. C’est un jour gris, les voitures sont légions sur la route, le vent m’empêche d’avancer normalement… le retour sur terre n’est pas facile. Mais des endroits magiques comme Jeju, il y en aura d’autres sur ma route !

Et pour conclure, un petit interview que j’ai donné pour le site web Jeju World wide.