Russie, épisode 7 : où je dis mon admiration pour les routards sac à dos

Tout autour du monde, les gens voyagent, bougent, migrent. Certains pour affaires, d’autres pour raisons personnelles ou encore pour vivre, voire survire… Mais parmi ces nomades éphémères ou au long courts, il y a ceux qui partent pour le plaisir, par conviction, pour la découverte ou encore juste pour se reposer et profiter des vacances annuelles et ces voyageurs représentent et engraissent le plus gros business de la planète, le tourisme. Je n’ai pas peur de le dire, je fais partie de ces gens. Plus précisément, de ceux qui vivent sur la route pour un moment. Et nous sommes beaucoup, de plus en plus à vrai dire, à partir au bout du monde , se perdre ou se retrouver pour une période indéterminée de notre vie.

Mais revenons à nos moutons. Dans notre tribu, il y a une multitude de personnages bien différents. Par exemple, les cyclistes comme moi, qui partent sur deux roues avec leur maison dans des sacoches ou une petite remorque. Je peux encore vous parler des motorisés, en voiture, en camion ou à moto, qui parcourent le monde au rythme de leur cylindrée. Les expatriés qui ont la bougeotte, ce sont ceux qui migrent d’un endroit à un autre et qui y restent plusieurs semaines voire des mois pour s’imprégner de la culture du lieu d’atterrissage, souvent en y travaillant. Les auto-stoppeurs, qui eux, parcourent le monde au gré des rencontres hasardeuses des stations-service, aires d’autoroute ou encore carrefours du bout du monde. Bref, une flopée de gens qui bougent selon leurs envies, leurs convictions et leurs moyens. De nombreuses catégories de voyageurs et surtout une infinité de voyageurs sans catégorie. Et les classer ainsi est ingrat  je trouve… mais pour bien expliquer ce que veux exprimer, me voilà rabaissé à ce raccourci un peu vulgaire.

Cette introduction pour en venir aux faits. Je suis un grand admiratif devant cette communauté particulière de grand voyageur avec des sacs à dos ou dans le jargon, les Backpackers.

Voyageurs déambulant en transport public, ils prennent souvent le bus, des fois le train et de temps en temps l’avion ou le bateau. Ils ne se séparent que très rarement de leur sac à dos qui contient tout ce qu’ils possèdent le temps du voyage. Ils choisissent de dormir dans les auberges de jeunesse ou les guesthouses , plus ou moins bon marché. Ce sont un peu des escargots modernes qui bougent au gré de leurs envies à chaque coin de la planète. J’ énumère beaucoup de généralités, car encore, beaucoup de voyageurs sortent des sentiers battus pour dormir chez l’ habitant ou pour trouver des moyens alternatifs de déplacement par exemple.

Peut-être est-ce la manière la plus « commune » de voyager, mais pour laquelle j’ai beaucoup de respect. Après mon opération, je me suis retrouvé dans la peau d’un Backpacker, ne pouvant plus pédaler pour un mois, j’ai dû apprendre à me déplacer en transport en commun. De l’île d’Olronne jusqu’à Irkutsk puis à Ulan-ude, j’ai dû prendre un minibus et mettre mon vélo sur le toit. Depuis Ulan-ude à la frontière mongole, c’est dans un bus où j’ai payé le prix de quatre places pour entreposer ma bécane à l’intérieur à défaut de porte-bagages sur le toit. Puis un taxi et un gros car enfin pour me rendre jusqu’à la capitale de la Mongolie, Oulan-Bator. Pas confortable, pause pipi à intervalles irréguliers, chaleur et odeur de transpiration… mon errance à vélo me manquait. Surtout en voyant les paysages sauvages et splendides que la route vers la Mongolie m’offrait. Et que dire des contraintes horaires. Être là à l’heure ou attendre des heures pour avoir un bus. Et ses bagages ? Toujours regarder s’ils sont bien fixés, rangés et à l’abri. Prier pour qu’ils ne soient  pas perdus en route ou pire, que quelqu’un mette la main dessus. En résumé, toujours être aux aguets. Mais le plus dur dans tout cela, c’est de devoir trouver un moyen de bouger. Par exemple, pour aller en Mongolie, j’ai dû passer presque deux jours pour trouver un transport pour m’y rendre. Entre le week-end et la fête du Naadam, festival national de la culture mongole et de l’indépendance du pays face à la Chine, tous les trains et les bus directs étaient pris d’assaut. J’ai fait des allers-retours entre la gare ferroviaire, la gare routière et les agences de voyage. De quoi mettre mes nerfs en pelote… Et je ne parle pas du fait de trouver un endroit pour dormir… Non, ce n’est de loin pas facile…

Alors quand je rencontre des gens qui me disent que je suis courageux de voyager à vélo, ça me fait presque rire… Moi, qui dors où je veux, juste en plantant ma tente, qui peut bouger à mon rythme, à l’heure que je décide et en ayant toujours mes affaires à portée de main, qui peut s’arrêter pour grignoter ou faire mes besoins à tout moment. En résumé, qui est complètement indépendant. Alors depuis quand faut-il du courage pour être indépendant ? Non, s’il faut dire à quelqu’un qu’il est courageux, c’est à un routard sac à dos, qui a choisi d’avoir des contraintes pour avancer et vivre son voyage. Alors à tous les Backpackers, bravo !

Plus sérieusement, à chacun sa manière de voyager, de trouver son chemin et surtout de se faire plaisir. En ce qui me concerne, c’est le vélo, pour d’autres ce sont les transports en commun ou un véhicule personnel. Chacun fait comme il en a envie et aussi comme il peut. Je ne dis pas que j’ai raison et qu’il faut faire comme moi. J’ai trouvé la solution qui me convient. Je le redis, à chacun la sienne. Et j’ai toujours plaisir à rencontrer d’autres voyageurs, qui bougent et qui vivent de manière différente, à écouter leurs histoires et partager leurs expériences. J’ apprends toujours quelque chose et certaines fois je les envie un peu… mais pas longtemps !

Sinon, ces trajets n’ont pas été si terribles.  Une autre expérience qui m’a montrée d’autres horizons. J’ ai pu partager la vie des gens d’ici dans les bus et voire les choses sous un autre angle.

Ainsi, s’achève le feuilleton de la Russie. La Mongolie m’a accueillie et je me repose au sein de sa capitale. Histoire de récupérer complètement de l’opération et de faire un peu d’administratif. Une page se tourne, trois mois dans le plus grand pays du monde… sacrée page ! Plus de 4 000 km avec énormément de plaisir. Des rencontres, des surprises et de l’émerveillement qui font de ce pays encore un de mes coups de cœur. Je quitte ces terres pleines de rêves futurs et m’apprête à réaliser un vieux rêve: la traversée de la Mongolie. À l’heure où vous lirez ces lignes, je serai sur les pistes terreuses ou dans le désert de Gobi. J’ ai programmé cet article en avance, car ma prochaine connexion sera probablement dans deux ou trois mois… Une petite pause estivale qui me permet de vous souhaiter un bon été. Et si vous êtes sur la route, faites-vous simplement plaisir, au fond, c’est ça le plus important.

Pas de photo des trajets… mais les premiers clichés de la Mongolie!

Jeunes en costume traditionnel lors d'une parade

Jeunes en costume traditionnel lors d’une parade

Jeunes en costume traditionnel lors d'une parade

Jeunes en costume traditionnel lors d’une parade

Stupa dans un temple d’Oulan-Bator

Stupa dans un temple d’Oulan-Bator

Oulan-Bator

Oulan-Bator

A quelques kilomètres de la la capitale

A quelques kilomètres de la la capitale

4 Réponses à Russie, épisode 7 : où je dis mon admiration pour les routards sac à dos

  • Baptiste Antoine

    Toujours un plaisir de te lire! Profite bien de la Mongolie!

  • yalena

    J’aime beaucoup tes textes, je me répète, mais tant pis. Je m’y reconnais et j’y apprends beaucoup. Merci pour cela. Merci aussi pour les chouettes photos. Je te souhaite plein de bonheur sur la route en Mongolie.

  • loic

    bonne route dans le désert mec 😉

  • Sibel Greps

    c’est toujours un plaisir de t’entendre sur allo la planète et maintenant, je m’abonne à ton blog, je lirai la suite de tes aventures.et comme j’étais tout près de la Suisse en Vacances, j’ai parlé de toi et de ton voyage. bonne route !

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