Nouvelle année, nouvelles aventures. Et ça commence par un gros changement. Me voilà à nouveau seul sur la route. Fini le nous, je conjugue à nouveau à la première personne du singulier. Après six mois de route et de vie avec Sophie, nos chemins se séparent. Une belle histoire, de très beaux moments, s’achève ainsi. D’autres envies, d’autres objectifs se profilent pour nous, chacun de son côté. Les souvenirs resteront toujours là pour moi et ces moments à deux auront une saveur unique quoi qu’il arrive.
C’est donc seul que je rejoins la Thaïlande. Seul, pas très longtemps, car après avoir pédalé comme un fou, je me retrouve en terrain connu. Marie et Hervé m’accueillent chez eux, dans une petite ville à 140 km au nord de l’agitation de Bangkok. Que ça fait du bien de revoir des amis de longue date. Et me voilà posé chez eux pour presque trois semaines, ponctué par des allers et retours vers la capitale. C’est comme si nous nous étions jamais quittés. Nous voilà à refaire le monde ensemble après cinq minutes de banalité. Et pourtant ce sont bien trois ans qui se sont écoulés depuis notre dernière accolade… Plus que des amis, j’ai retrouvé un bout de ma famille.
Mais continuons à parler de changement. Panada, vous vous en souvenez peut-être (et si ce n’est pas le cas, petit rappel des faites ici) à pas mal subit au Tibet. Les réparations sommaires ne tenant plus qu’à un bout de fil de fer, la décision de changer de cadre pour la suite du périple était indispensable. C’est donc le cœur lourd que je me rends à Bangkok pour désosser mon meilleur pote.
Et à chaque écrou enlevé, une nouvelle surprise m’attend. Le moyeu arrière s’effrite dans mes mains, le porte-bagages avant se sépare en trois, une multitude de vis se cassent ou se tordent lors de l’opération. Ma bécane meurt dans mes bras… Je ne sauverai que le guidon, les freins (que j’avais déjà remplacé à Séoul), la roue avant, la selle et le porte bagage arrière, (aussi invraisemblable que cela puisse paraître). Tout le reste est à jeter. Après 39’000 km, Panada premier du nom, fidèles compagnon et frère d’armes, rend son dernier souffle lors de la campagne en Asie du Sud-est… Paix à son âme et, Mesdames et Messieurs, je vous prie d’observer une petite minute de silence…
C’est dans l’excellent magasin Bok Bok Bike que je trouve un remplaçant digne de ce nom. Et ce ne fut pas une tâche facile. Il en a fallu passer du temps pour trouver les bonnes pièces pour rendre ce vélo exceptionnel. Mais avec patience, courage et un peu d’acharnement, les deux mécanos du shop ont sorti un beau vélo. Alors Mesdames et Messieurs, je vous prie de faire un tonnerre d’applaudissements à Pui-Pui ! Un courageux vélo qui est prêt à reprendre le flambeau et à partager la route avec Jacqueline et moi-même.
Fin prêt, je sors de Bangkok pour revenir chez Marie et Hervé. La route est horrible. Camion partout, circulation omniprésente et grosses routes qui se croisent. Je croise les doigts et serre les fesses. Et mes pensées vont pour d’autres cyclistes. Mary et Pete, deux anglais avec qui j’avais passé deux semaines au Kirghizistan et qui sont décédés l’année dernière sur les routes de Thaïlande. Alors c’est avec une pensée pour eux que je pousse chaque pédale. Les gens que je rencontre me demandent toujours si je n’ai pas peur des voleurs ou de me faire agresser. Et ma réponse est toujours la même, c’est le trafic qui est notre plus grand ennemi.
Après quelques jours chez mes amis, les petites routes m’attendent. Loin des grands axes, je vais m’évader dans le nord de ce beau pays qui me réserve une tonne de sourire à chaque carrefour et une indigestion dans chaque restaurant. Pui-Pui a fait ses preuves et me voilà fin prêt à attaquer 2014 sur les chapeaux de roues. Une année qui s’annonce pleine de rebondissements et de rêves qui se concrétisent.
Top ce poste. Kha-Khun ma Kha de partager l’aventure avec nous … Faut trop que je me bouge les fesses et venir faire du vélo avec toi, ou au moins passer une soirée à refaire le monde !
Laureline, c’est avec plaisir pour le partage et c’est quand tu veux pour refaire le monde et partager un bout de route avec toi. des becs
Mais c’est fou que ton vélo se désintègre comme ça!
longue vie à PUI PUI!
Merci Bro! A croire que tu m’inspires avec ta bécane!
Et bien en voila une belle bécane en acier toute neuve. On roule désormais sur le même cadre. Tu vas voir elle sont incasables ces bêtes… Mange de la route comme si demain n’existait pas. Bonne route
Salut le poète, comment est la route pour toi en ce moment? Ta Surly va bien? profite de chaque instant et bon vent!
Bons vents camarade! Que tes routes soient belles et surprenantes, comme toujours! Et j’ai souvent pensé à toi et tes riches petits conseils gribouillés sur un coin de mon carnet de route, dans « l’anticafé » de Ulan-Ude, en Russie, en juillet 2013… Avec Solenn, nous avons partagé des moments fous au Tadjikistan, notamment, puis, après un retour au bercail illico de Bishkek pour Solenn (reprise boulot); j’ai filé en Iran, en Irak et en Turquie, avec la légerté et la joie du stop 🙂 Au plaisir de te revoir, grand fou du guidon! Signé Paulin, rentré au bercail à son tour fin décembre 2013… http://www.leszinzinsdelestpassent.blogspot.com
Paulin et Solenn! Content de vous avoir donner un peu de rêve! a quand à Nouveau sur la route? Tout de bon à vous deux!
Te voila pret pour un deuxieme tour du globe avec to nouveau « meilleur ami »! Que la route soit belle.
Merci, que la route sois belles pour vous deux aussi et profitez d’un dernier thé turc pour moi!
Je te souhaite en ce 16 février le plus beau des anniversaires pour tes 30 ans
Bisous ta maman qui t’aime
Des becs et merci beaucoup! tout va bien et je profite allégrement de chaque moment.