Il était une fois une boucle au Canada II. Col, curry et continuité

« Il est idiot de monter une côte à bicyclette quand il suffit de se retourner pour la descendre. »
Pierre Dac

Vous vous souvenez? Max, le suisse qui roule? Vancouver-Bella Coola? une leçon de séduction? et des dauphins autour d’un bateau? non? Alors retournez voir l’article précédant!

Pour ceux qui suivent, nous nous réveillons au bord de l’eau. Autour de nous ces montagnes enneigées, rivière fraîche et verdure. Le Far West et les grands espaces nous ouvrent les bras. La prochaine ville est dans 500km, c’est Williams Lake. Alors après un petit café, la route reprend ses droits. Un léger vent nous pousse et nous roulons entre ces montagnes qui nous dévoilent des glaciers presque à chaque virage. Peu de voitures, des arbres, des arbres et des arbres. Je suis dans mon élément! Cela faisait longtemps que je rêvais d’un coin sauvage et me voilà servi.

 

Bella Coola au réveil. Photo © Maxime

Bella Coola au réveil. Photo © Maxime

Petit Café avant de prendre la route, faire le plein d'eau et ne pas oublier le spray à ours... Photo © Maxime

Petit Café avant de prendre la route, faire le plein d’eau et ne pas oublier le spray à ours… Photo © Maxime

Premier repas sur cette belle route. Dans un restaurant chinois... abandonné Photo © Maxime

Premier repas sur cette belle route. Dans un restaurant chinois… abandonné Photo © Maxime

Grands Espaces nous voilà!

Grands Espaces nous voilà!

 

Nous grimpons notre premier col avec Max. Ici, les gens appellent cette montée « The Hill » on nous prévient que c’est presque impossible à vélo, que l’état de la route est catastrophique, qu’il faudra pousser. Nous ne savons pas à quoi nous attendre alors nous nous préparons comme il se doit…

 

Leçon du jour: comment se préparer pour un gros col?

 

  1.  Ne pas s’attaquer à un col en fin de journée. Il est souvent difficile de trouver un endroit dégagé et à plat pour planter la tente, il est plus prudent de s’arrêter avant et vous reposer pour le jour suivant.
  2. Partez à l’aube, il fait frais, vous avez les yeux encore collés et le cerveau embrumé. c’est le meilleur moment.
  3. De l’eau, il vous faut de l’eau. C’est lourd, évidemment mais vous retrouvez sans eau en haut, c’est ballot…
  4. Une pause, oui mais pas maintenant! ne pas trop s’arrêter, une fois la machine lancée, les coups de pédale s’enchaînent inconsciemment. Arrêtez-vous et ce sont vos jambes qui vous démoraliseront?
  5. Et n’oubliez pas, tout ce qui monte, redescend invariablement… un jour.

C’est donc transpirant (mais pas tant que ça) et fatigué (surtout parce que nous avions faim) que nous arrivons en haut de la bosse. Après quatre petites heures nous voyons le bout… quoi?  quatre heures ? ok, cela grimpait sec à deux trois endroit et la route glissait un peu, mais quand même. Nous étions prêts pour la fin du monde! Les Canadiens devraient faire plus de vélo…

 

Alors? ça grimpe?

Alors? ça grimpe?

The Hill lors d'une micro pause

The Hill lors d’une micro pause

Un col de plus dans notre petite carrière de cycliste

Un col de plus dans notre petite carrière de cycliste

 

Après c’est le plateau, long, bosselé et déboisé par les feux de forêt. Nous roulons presque seul au monde. Notre petite caravane à deux a pris ses marques et chaque jour, le nombre de kilomètres au compteur augmente de manière exponentielle. Il y a aussi des coins de rêves pour le camping, des soupers mémorables dont un très succulent poulet curry à l’ananas avec sa mangue comme dessert. Nous sommes heureux dans notre coin perdu.

 

Le plateau avec ces plaines, ses montagnes au loin et ses vieux arbres brulés. Photo © Maxime

Le plateau avec ces plaines, ses montagnes au loin et ses vieux arbres brulés. Photo © Maxime

Un matin comme un autre. Photo © Maxime

Un matin comme un autre. Photo © Maxime

Une belle et longue journée, un peu d'acrobatie et c'est une chute plus drôle que grave. Photo © Maxime

Une belle et longue journée, un peu d’acrobatie et c’est une chute plus drôle que grave. Photo © Maxime

Le soir, moment privilégier! entre repas---

Le soir, moment privilégier! entre repas—

--- et coucher de soleil

— et coucher de soleil

Nos deux monstres, nos deux amis, nos deux comagnons

Nos deux monstres, nos deux amis, nos deux comagnons

 

La civilisation nous rattrape et nous rattrapons la civilisation avec un Burger devant un super marché. Une autre petite route dégotée sur une carte nous aiguille à nouveau en direction du nord. Arrivé à Quesnel, c’est grand et Cathy qui prennent soin de nous en nous hébergeant. Nous sommes comme deux coqs en pâte ! Une douche, du bacon au petit déjeuner et on s’offre même le luxe de travailler un peu. Max bouche des trous dans le jardin et je barricade un bout du toit pour contrer les attaques des écureuils. Un petit chez nous pour deux jours.

La (grosse) route nous rappelle très vite. Et comme le veut Maxime, nous voilà en direction des grands parcs nationaux. encore 500 bornes avec un peu plus de circulation et de gros camions. ça roule et nous voilà vraiment dans notre routine. Campements, roulages, cuisines, discussions. Nous faisons la paire avec mon compère. J’étais partie avec des doutes sur ma faculté à rouler avec quelqu’un et voilà que j’ai plaisir à partager mon quotidien. Mais la pluie vient brouiller nos plans et lorsque nous arrivons aux portes des parcs nous doutons.

Bon, c’est un peu embêtant cette pluie non?

– Ouais!

– ça serait bien qu’on fasse les parcs avec le beau temps non?

-Ouais!

-Et si on attendait un peu?

– Ouais!

 

Cap au nord toute!

Cap au nord toute!

Un grand merci à Cathy et Grant pour leur hospitalité et leur gentillesse.

Un grand merci à Cathy et Grant pour leur hospitalité et leur gentillesse.

Nous ne sommes pas si seul au monde sur ces petites routes

Nous ne sommes pas si seul au monde sur ces petites routes

Un matin, pas loin de la tente, nous repérons ces traces de pas... Plus de 10 cm de longueur, un gros chat est passé par là. Après renseignement, un lion des montagnes (cougar) est venu nous dire bonjour pendant que nous dormions

Un matin, pas loin de la tente, nous repérons ces traces de pas… Plus de 10 cm de longueur, un gros chat est passé par là. Après renseignement, un lion des montagnes (cougar) est venu nous dire bonjour pendant que nous dormions

le temps se gâte à l'horizon...

le temps se gâte à l’horizon…

Cinq jours plus ou moins… C’est presque long… Nous avons traîné à l’unique café du coin et dans le centre d’information du mont robons, le deuxième et dernier bâtiment aux alentours. On s’est fait inviter à manger et dormir au chaud, et on a fait du stop sans les vélos aussi. Mais ça c’est une autre histoire.

Après cinq jours de pluie et de quasi-inactivité, il est temps de partir à la conquête des parcs.

Une réponse à Il était une fois une boucle au Canada II. Col, curry et continuité

  • Laureline

    Wow, les photos sont superbes et l’écriture toujours plus délicieuse. J’ai adoré ta recette de charme ^^ Profitez bien des parcs, faites attention aux grosses peluches vivantes et grosses bises !

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