Il était une fois une boucle au Canada. Compagnon, séduction et précipitation

« La pluie terminée, le soleil brille »
Proverbe Vietnamien

 

Vancouver m’a vraiment beaucoup donné. Des amis, du bon temps, des paysages de rêves et l’envie de découvrir les alentours. Alors pourquoi ne pas faire une petite boucle ? 3000 kilomètres, c’est bien pour aller voir les environs. Je pose la question à Maxime. Un autre Suisse à vélo, rencontré un peu par hasard dans ce coin du monde.

– Alors mon gars, 3000 km c’est bien pour une boucle?

– mouais, ça me parait pas mal, mais seulement si on va voir les grands parc de Jasper et Banff alors.

– Ok, mais on fait un petit tour en ferry en y allant..

– bon… Pour te faire plaisir alors…

– Cool !

 

Max dans ses grands moments!

Max dans ses grands moments!

 

La pluie tombe averse. Pendant deux mois, le soleil avait brillé sur Vancouver et nous partons sous le déluge. Nous entamons notre périple par la Sunshine Coast, mais point de soleil, ni de cote, il faut rouler la tête dans le guidon. C’est l’occasion de nous mettre au diapason. Cela fait longtemps que je n’avais plus roulé avec quelqu’un d’autre. On dit que la route est bien assez grande pour deux, voire plus, mais il faut se supporter, communiquer et se trouver. Max à l’air d’un chic type, mais pas sûr que ce sois suffisant pour le loup solitaire que je suis devenu? Très vite, les choses s’imbriquent comme un Tetris, nous sommes d’accord pour les campements, les repas, les pauses et les jolies filles, que demander de plus? Alors roulons jeunesse!

 

En route l'ami Photo: Maxime©

En route l’ami
Photo: Maxime©

Entre deux averses. Photo: Maxime©

Entre deux averses.
Photo: Maxime©

Un parallèle de plus, un!

Un parallèle de plus, un!

Big is better! Photo: Maxime©

Big is better!
Photo: Maxime©

 

Peu à peu, le temps se fait plus clément et les petits ferries se succèdent. Les kilomètres eux se raccourcissent et nous trouvons notre rythme. À peine débarqués sur Vancouver Island, nous nous faisons héberger par Dave et Catherine, deux cyclotouristes locaux qui font dans l’international. Une nuit au chaud, une première douche et nous repartons sous une pluie toute neuve. Le mauvais temps nous fait avancer, toujours, et roulons plein nord. Nous jouons à cache avec le soleil, celui-ci est très fort et la pluie se moque bien de nos états d’âmes. Plus nous roulons, plus les espaces s’espacent. Moins de monde, plein de sapins, la route prend le goût de la liberté.

 

dans le jardin de Dave et Cath

dans le jardin de Dave et Cath

Attention, drôle de bête sur la route

Attention, drôle de bête sur la route

J'avais dit à Droite, tu es sûr? Photo: Maxime©

J’avais dit à Droite, tu es sûr? Photo: Maxime©

Un petit lac, une tente et un vélo. La vie est simple... Photo: Maxime©

Un petit lac, une tente et un vélo. La vie est simple… Photo: Maxime©

 

Mais une île reste une île et à force de rouler toujours dans la même direction, nous arrivons en fin de course. Port Hardy et son ferry nous attendent et vue que l’on veut de l’aventure, direction Bella Coola. C’est un coin perdu au bout d’un fiord où l’ours, les saumons et les forêts sont rois. Le bateau qui nous emmène là-bas semble coûter un bras. Mais les deux jeunes et charmants (il paraît) cyclistes que nous sommes ne sont pas à court d’idées ! Alors voici la recette du numéro de Charme pour demander un rabais sur votre billet de ferry. Messieurs, à vos stylos!

  1. Habillez-vous comme un cycliste, un aventurier, un homme des bois ou mieux, les trois en même temps
  2. Ne ménagez pas l’odeur, car si l’habit ne fait pas le moine, l’odeur habit son homme.
  3. Le sourire, n’oubliez pas le sourire.
  4. Répartissez les rôles ! l’entreprenant, qui ne laisse pas une occasion passée et le charmeur, qui flattera dans le sens du poil pour ouvrir les portes.
  5. N’oubliez pas, sur un malentendu, ça peut toujours marcher.

200 dollars par tête et un zéro pointé sur le rabais. Notre technique est loin d’être efficace ou peut-être que la caissière n’était pas réceptive à notre accent « so cute »? Oui, ça dois être ça.

Le résultat est le même : 18 heures de croisière. Premier bateau, Port Hardy Bella bella. Croisière de luxe, une lessive dans les toilettes du pont principal et l’étendage de nos petites culottes sur la terrasse arrière, des siestes et deux trois photos. Autour de nous, ça sent le luxe et les passagers nous dévisagent. Soit c’est notre odeur, soit nous ne vivons pas dans le même monde, à vous de choisir.

 

Au petit matin, embarquement! Photo: Maxime©

Au petit matin, embarquement! Photo: Maxime©

Comment ça, c'est interdit de faire la lessive dans les toilettes du bateau? j'ai vu cela nul part... Photo: Maxime©

Comment ça, c’est interdit de faire la lessive dans les toilettes du bateau? j’ai vu cela nul part… Photo: Maxime©

Et pendant ce temps là, sur la terrasse... Photo: Maxime©

Et pendant ce temps là, sur la terrasse… Photo: Maxime©

Une des 2-3 photos

Une des 2-3 photos

 

Déchargement, embarquement.

Deuxième bateau, Bella Bella – Bella Coola. Petit ferry avec des Noodles soupe et des cookies gratuits. Changement d’ambiance, les gens se serrent, tout le monde se parle. Nous sommes dans le même bateau. L’équipage nous amène près des baleines et à la tombée de la nuit, le bateau est escorté par un groupe de dauphins, le rêve !

 

A la nuit tombé...

A la nuit tombé…

 

La pluie nous accueille à Bella Coola. Il est minuit, nous slalomons à l’aveugle sur l’unique route à 500km à la ronde. Il faut dormir, nous plantons la tente devant une maison abandonnée et suspendons notre nourriture à un arbre pour ne pas se faire réveiller par un ours qui gratte à la porte de la tente. La pluie nous berce et les rêves se font ensoleiller.

 

Et la page presse a été enfin mis à jour. Encore un grand merci à Claude-Alain Monnard et toute l’équipe du Journal de Cossonay pour me suivre depuis le début de ce voyage. Un petit tour par ici pour lire ou relire les articles parus depuis 2011.
 

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