De Dushanbe à Kala-I-Khum

Bon, avant Dushanbe, il a bien fallu franchir la frontière entre l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. C’est à ce niveau que j’ai rencontré Patrick et Jean. Deux français qui roulent en solo, eux aussi. Nous voilà tous les trois, en route, pour la capitale de ce nouveau pays, Dushanbe.

Patrick

et Jean

A l’hôtel, plus de chambre, on plante la tente dans le jardin. Des cyclistes comme nous, il y en à des tas. Ici, le touriste sac à dos est une exception… Tout le monde est en route pour les Pamirs, ces montagnes, c’est un peu le rêve et c’est surtout le moyen le plus facile pour traverser le continent eurasiatique, du moins je pense.

Un aperçu des Pamirs

Petit cours de géographie administrative :

Un cycliste qui part de l’Europe pour rejoindre l’Asie par la route (ou vice versa) n’as pas mille possibilités. Si nous prenons la carte :

  • Par le nord,il y a la Russie. Grand (trop?) pays qui distribue des visas au compte goutte et souvent à des prix exorbitants.
  • Au sud de la Russie, il y a le Kazakhstan. Et là, il faut vraiment aimer le désert…
  • Par le sud de l’Eurasie, le Pakistan. Au dire des cyclistes et autres touristes passés par là, un pays chaleureux et des paysages à couper le souffle. Mais le Pakistan souffre d’une mauvaise réputation. Et en ce qui concerne les visas, impossible d’avoir son sésame hors de son pays d’habitation (à ma connaissance mais j’ai entendu l’histoire d’un gars qui connaît un autre gars qui a entendu parler un type avoir son visa à l’ambassade à…)
  • Il reste donc l’Asie centrale avec les Pamirs et quelques autres options .

Et les Pamirs, c’est des cols à plus de 4000mètres, des plateaux en hautes altitudes, etc… Ceci explique cela…

Bref ! A l’hôtel, je retombe sur Eleanor, une cycliste américaine qui est photographe professionnel et qui roule depuis deux ans déjà. Elle a parcouru la Chine de long, de large et en travers. On décide de prendre la route pour les Pamirs ensemble.

Deux choix s’offrent à nous pour rejoindre Kala-I-Khum et le début de la Pamir Highway  :

  • La route du Nord avec son col à 3252m.
  • La route Sud avec des petits cols jolies au début et qui long la frontière afghan jusqu’à Kala-I-Khum.

Nous choisissons… la troisième solution ! On commence par le sud, on coupe dans les montagnes et on fini par le col du nord. En résumé, ce sera plus d’un col par jour, des rivières à traverser, de la rocaille à la place de la route et un pierrier à gravir (3h pour 5km, une performance…). Mais ce ne sont que des détails par rapport à ce qu’on a vu et vécu. Rien que nos nuits à la belle étoile m’ont fait oublier les contraintes. Quand je me couche, à chaque fois, je suis pris par le même sentiment. Je me sens comme avalé par le ciel et ses milliers de points scintillants. Comme un gamin qui veux veiller tard le soir, j’essaye de gardé les yeux ouvert le plus longtemps possible pour savourer ce spectacle hors norme. Et quand les étoiles filantes s’en mêlent ce n’est plus un spectacle, c’est de la magie.

Eleanor en tout petit, à gauche

Un coup d'oeil en arrière...

Fin de journée pour les bergers

Jeune berger

C’est un soir comme celui-ci que je parlerais à mon frère, par téléphone. 2 heures du matin chez moi, dans mon sac couchage, lui, il se marrie… La fête bat son plein, il est heureux, toute la famille l’est, je le suis aussi. Il réalise son rêve à lui, croit en son chemin et va de l’avant. Pour ses choix et sa vision de la vie, je le respecte et l’admire beaucoup. Un modèle dans pleins de domaines pour moi. Et je profite de ses quelques lignes pour, encore, réitérer mes félicitations aux deux mariés ! J’ai pensé à vous, je pense encore à vous, et je pensais encore a vous !

De la piste, fini le bitume...

... et j'aime ça!

La belle et l'âne

De retour dans mes montagnes à présent. Notre choix, malgré sa difficulté, s’est avéré payant. Des routes vides de voitures et de touristes, des rencontres toujours aussi simples, des paysages au goût le liberté. Chaque bosse nous réserve une surprise. Et pour moi, l’apothéose fût le col à 3252m ! Un nouveau record pour mes petites jambes. Même si la montée s’est faite sous la pluie et dans la boue, me retrouver seul, dans cette montagne, à suer et à me battre pour arrivé en haut, fatigué, mouillé et sale… mais fier et heureux d’être là à la force de mes mollets. Ce fut une petite victoire mais une victoire quand même ! Et après le sommet, le cadeau ! 35Km de descente pour 2000mètres de dénivelé

Le dernier col...

... sa descente!

qui ne s'arrête jamais, de la boue et du bonheur!

Kala-I-Khum, me voila!

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