Mongolie: Les Bêtes

De la Mongolie, encore! Ce pays nous a tellement plu qu’il est impossible de nous arrêter d’en parler.

Mais que dire encore? après les débuts, la steppe, le désert deux fois et les gens? bien parlons des animaux!

Avec plus de 44 millions de têtes de bétail pour un peu moins de 3 millions d’habitants, c’est un sujet qui s’impose de lui-même.

Tout au long de notre route, nous avons rencontré ces nomades qui élèvent le bétail que ce sois dans la steppe ou le désert. Nous avons pu nous frotter aux chèvres, moutons, chevaux, yaks et chameaux qui forment les troupeaux de ce pays.

Quelques photos et une anecdote pour illustrer ces propos!

 Mongolie: anecdote équestre

En une fin d’après-midi boueuse, nous sommes rejoints par trois jeunes cavaliers et leur monture. Nous communiquons par gestes et un des gamins, qui ne devait pas avoir plus de 10 ans me demande s’il peut essayer mon vélo. Ni une, ni deux, je lui propose un échange. Mon vélo contre son cheval. Il me tend la longe de son canasson et je monte dessus comme si j’avais fait cela toute ma vie. Le cheval, d’un gris couvert de petites taches noires, est d’abord surpris du changement. Je tente de le faire tourner, mais il est rétif. très vite, il me fait comprendre que je ne conviens pas au métier de berger monté et commence à tourner en rond. Les gamins et Sophie se marrent, moi un peu moins. Le caractère de ma monture devient de plus en plus incompatible avec le mien. et comme pour me prouver se fait, elle se met à partir au galop dans une direction que seul le hasard semble choisir. Nous filons en parfaite ligne droit, j’entends juste les éclats de rire des enfants puis très vite, il n’y a que le son des sabots sur la steppe.

C’est comme si je volais. Les cheveux dans le vent, l’air qui me fouette le visage et la puissance du cheval pourrait être comme un rêve. Mais c’est plutôt un petit cauchemar pour moi. Je ne contrôle plus rien! Je suis debout sur les étriers et je me cramponne à un arceau de la selle. J’ai envie de m’arrêter, mais je ne suis apparemment pas celui qui décide. Nous avons parcouru peut-être 200 ou 300 mètres, sauté une tranchée et évité quelques trous mais la vitesse ne diminue pas et nous filons toujours, au galop, droit devant. Il faut mettre fin à cette cavalcade endiablée mais comment? dans ma tête, je pense à la chute, une chute à cheval… rien à voir avec celle que je me suis tapée à vélo. je vais me rompre les os. Prenant mon courage à deux mains (ou par désespoir plutôt) j’attrape les rênes et tentes d’arrêter cette course folle. Ma monture ne veut pas s’arrêter, je tire une fois, deux fois, trois fois, de plus en plus fort et l’équidé ralentit. Une victoire? pas sûre… car le galop est remplacé par des ruades. Je suis ballotté d’avant en arrière et attends juste le moment de tomber. Mais une petite accalmie me permet de sauter du canasson (Sophie décrira plus tard ce saut héroïque comme une chute chanceuse) et d’attraper la longe. Me voilà sur mes deux pattes, sain et sauf! je retournerai vers les trois mômes en marchant, laissant mon compagnon brouter quelques edelweiss au passage. Plus de peur que de mal. Bilan: un ongle cassé et une dignité bien diminué. Cela aurait pu être pire. Et j’appris que pendant ce temps, le gamin n’a pas eu plus de succès avec mon vélo. Il y a une justice dans ce monde.

Moralité: avant de jouer au dur, s’assurer que l’on est capable de changer de monture.

Un grand moment…