Contraste

Lijang – Luang Prabang

Mettons-nous en situation. Imaginer 22h de bus dans des couchettes exiguës où même mes pieds dépassent au bout. Imaginer un trajet qui vous mène des plus hauts sommets du monde jusqu’à la jungle tropicale. Imaginer de passer de l’air raréfié et pur à l’humidité qui colle et qui ne vous lâche plus. c’est bon, vous l’avez?

Une amie un peu trop près de notre tente au reveil

Une amie un peu trop près de notre tente au reveil

C’est ce que nous avons vécu lorsqu’il a fallu quitter le Tibet pour rejoindre la frontière entre la Chine et le Laos. Nous avons dû prendre un bus, car nos visas étaient à bout, épuisés, à la limite de nous lâcher. Et le débarquement se fait dans la ville de Xishuangbanna. Il est 3h du matin et la chaleur est étouffante. Les couleurs sont annoncées et le contraste est saisissant.

Panoramas au réveil, rien à redire

Panoramas au réveil, rien à redire

Puis suivent trois jours de quasi-autoroute, une belle brochette de tunnel accompagnée de ses forêts d’hévéas à perte de vue. Nous (re) découvrons les moustiques, les araignées, les bruits de la jungle et le vert, tout ce vert qui nous entoure. En dessus, en dessous, autour de nous, du vert partout. Les arbres nous avaient manqués. Par contre, même ici, la Chine ne lâche rien. Encore l’industrie sous la forme de plantation d’hévéas. et pas qu’un petit bout. C’est comme si le commerce du latex ne contait que sur la Chine. La nuit, nous nous faisions réveiller par les locaux qui viennent scarifier les troncs et récolter le jus blanc qui sera transformé en moule pour biscuits, pneus, gants chirurgicaux et autres préservatifs.

Route toute neuve coté chinois

Route toute neuve coté chinois

Campement dans les forêts d'hévéas

Campement dans les forêts d’hévéas

Au soir, les locaux viennent faire une entaille dans l'écorce de l'arbre pour que la sève puisse s'écouler

Au soir, les locaux viennent faire une entaille dans l’écorce de l’arbre pour que la sève puisse s’écouler

Et à la frontière, nous goûtons à un autre contraste. Une fois arrivé au Laos, fini les grosses routes, bien droit avec leur bande d’arrêt d’urgence. Place aux petites chaussées zigzagantes qui peuvent afficher des dénivelés étourdissants. Fini les forêts bien organisées et Welcome la jungle anarchique, débordante et étouffante mais tellement charmante. Et que dire des habitations. Dans le nord du Laos, ce sont des cabanes sur pilotis qui forment les villages. Les habitants nous sourient, les enfants nous crient des Sabaydee (bonjour en lao) et les tout petits nous courent après cul nu en faisant de grands gestes. Finie la politique de l’enfant unique, ici, les familles comptent des fratries de six, huit et parfois dix frères et sœurs.

Voilà le paysage au réveil de notre dernier jour en Chine

Voilà le paysage au réveil de notre dernier jour en Chine

La douane n'est plus très loin

La douane n’est plus très loin

Maison sur pilotis, on a bien quitté la Chine

Maison sur pilotis, on a bien quitté la Chine

Certain bout ne sont pas asphalté, mais c'est avec plaisir que nous grimpons dans cette jungle et sur ces petites routes

Certain bout ne sont pas asphalté, mais c’est avec plaisir que nous grimpons dans cette jungle et sur ces petites routes

Nous suons dans cette atmosphère, mais chaque rencontre nous fait avancer un peu plus vite et un peu plus fort. Nous faisons le plein de bonheur à chaque traversée de village.

Le premier arrêt en terre du Laos, c’est la ville de Luang Prabang. Haut lieu du tourisme. Encore un gros contraste pour nous. Des hôtels à perte de vue, des souvenirs sur les étals des marchés, en veux-tu en voilà, tout est fait pour la consommation du voyageur. À vrai dire nous voilà un peu déboussolé par les voyageurs en masse. Mais nous retrouvons du pain, des points de repère connu et aussi un petit peu de luxe qui, finalement, nous fait du bien. Et qui sommes-nous pour critiquer ce système? oui, voir autant de touristes au mètre carré nous empoissonne. Mais nous sommes là, et nous faisons partie de ce système, nous en profitons, nous nous en divertissons. Et qui sommes-nous pour vouloir être seuls au monde dans de beaux endroits comme ceux-ci? Sûrement que certaines personnes ont économisé une année voire plus pour venir dans ces lieux. Le tourisme de masse fait des dégâts, certes, mais même en tant que cyclotourisme, j’en fais partie. Alors, j’ai le droit de donner mon avis, de critiquer, mais en tout cas pas de souhaiter être seul dans ces endroits. Celui qui veut être le seul touriste peut aller visiter le milieu de la Chine, où les zones industrielles poussent comme des champignons, et s’il veut de grands espaces, il lui reste le milieu du Sahara (et encore) ou la forêt amazonienne. Et quand j’entends des touristes qui se révoltent contre la masse de ses semblables, je souris et lui demande s’il a choisi de faire de l’écotourisme? s’il mange seulement dans les restaurants des locaux, loin du centre? s’il ne profite pas des infrastructures créées pour nous? Car des solutions existent pour minimiser notre impact sur un lieu et une population. Encore faut-il être prêt pour y participer. Tout cela pour dire que nous resterons huit jours à Luang Prabang pour nous reposer et nous remplumer. Et que malgré tout, nous avons passé une bonne semaine pleine de visite et de rencontre inattendue.

Temple dans la ville de Luang Prabang

Temple dans la ville de Luang Prabang

Le moyen de transport en commun le plus prisé du Laos: le tuk tuk

Le moyen de transport en commun le plus prisé du Laos: le tuk tuk

Luang Prabang est construit le long du Mékong

Luang Prabang est construit le long du Mékong

Pas loin de la ville, nous avons la chance de nous baigner dans un endroit magique. Cascades en terrasse, jungle, etc

Pas loin de la ville, nous avons la chance de nous baigner dans un endroit magique. Cascades en terrasse, jungle, etc

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