Dernière partie de cette boucle canadienne avec Vancouver en ligne de mire, mes jambes ont envie de faire des kilomètres, je les laisse faire avec plaisir. Me revoilà seul, je ne m’étais plus retrouvé face à moi-même depuis 3 mois. Sensation bizarre, tous mes reflex sont intacts et il ne faut plus que penser à mes fesses, faciles, tranquille et paisible. Mais je m’étais habitué à partager mes impressions avec Maxime, à me battre pour l’emplacement de camping et à débattre de tout et de rien. Une autre page qui se tourne et c’est une belle amitié qui est née de cette petite pérégrination.
Quelque 700 kilomètres pour revenir à « notre » point de départ. Il faut jongler entre autoroutes et pistes en passant par la route de campagne et les nationales. De sous la pluie, je passe vite à sous le soleil, exactement. Ce trajet m’emmène dans l’Okanagan vallée, le grenier de ce coin-ci du Canada. Champs de blé, vergers de fruits et même vignes poussent ici. C’est grâce à un microclimat qui réchauffe le tout et aux montagnes à l’Ouest qui empêche et repousse les nuages pleins de pluie que le temps est sec et clément. Cela sent un peu le sud de la France et le valais de chez moi. Ça fleure bon l’été et l’herbe sèche. Les vaches broutent paisiblement et les gens sont un peu comme dans le Sud, tranquille et souriants. Beau contraste avec les glaciers et les montagnes des derniers jours.
Et c’est après 2800km, presque une dizaine de cols, cinq ours et des milliers d’images dans la tête que je retrouve Vancouver. Quelques jours (semaines…) de repos, un peu de marche, beaucoup d’activités et je retrouve la route encore une fois pour un autre périple qui m’emmènera au sud. Et une fois de plus en compagnie d’un ami de longue date, un visiteur venu depuis la Suisse pour passer six semaines avec moi. Mais ça c’est une autre histoire !