Ces choses là arrivent aussi…

Le lendemain, la chance à tourné, complètement. Je roule sur un chemin pierreux. Ça ne fait pas dix minutes que je suis parti que, en passant devant une ferme, des chiens me courent après. Bon, j’ai l’habitude et je suis équipé d’un bâton pour ces moments-là. Un fermier me l’avait donné lors de ma première nuit seul en Roumanie. Normalement, il suffit de crier et de lever le bâton et tout rentre dans l’ordre. Là, j’ai pas le temps. De l’autre coté, surgi du champ, trois autres chiens arrivent en aboyant. Ils sont six mais ce n’est pas terminé. Un tout petit peu plus loin, une autre ferme et là sortent encore trois ou quatre chiens. J’appuie de toutes mes forces sur mes pédales, je crie, j’agite mon bâton. J’arrive juste à passer entre les molosses devant moi et maintenant j’en ai derrière et sur le coté. Je ne pense plus, je les vois qui aboient, bavent, grognent et tente de mordre Panada et mes mollets. Je roule comme un fou et donne des coups. Un ou deux arriveront au but puis les chiens se mettent à mordre mes sacoches. Et avec les cailloux, ma roue avant crève. Je ne peux plus avancer et les canidés s’approchent de mes mollets. Je ne me contrôle plus et l’adrénaline fait le reste. Je saute de mon vélo et hurle. Mon regard se plonge dans celui de mes assaillants et avec mon cri, ceux-ci prennent peur. Je leur dis quelques méchancetés et leur cours après en agitant mon bout de bois en l’air. Ça fait son effet et ils partent. Je constate les dégâts, un pneu crevé et une sacoche déchirée. Mon attention se porte d’abord sur la roue avant. Une fois démontée, j’entends la roue arrière se dégonfler. Je dit à voix haute : c’est une blague ? Hé non, un des chiens à mordu dedans et j’ai bien trois trous sur la chambre à air… Je passerai deux heures à essayer de récupérer ce que je peux mais rien à faire, les trous sont trop nombreux. Et bien entendu, les deux chambre à air que j’ai achetées à Constanta n’ont pas les bon embouts. Je ne devais pas vraiment être bien réveillé ce jour- là. Dernière solution, aller voir les gens de la ferme et demander un coup de main. Je tombe sur un jeune et il me répare une de mes chambre à air avec une rustine de camion. Pour l’autre, je récupère la vieille qui avait souffert des picots de l’autre jour. Mon vélo est opérationnel mais je dois retourner au magasin pour faire le plein de matériel et je doute clairement que j’y arrive avec des pneus dans cet état. Donc je joue la corde de la sensibilité. J’explique mon cas au fermier et lui fais un peu comprendre que si il n’y avait pas eu ses chiens, je n’aurais pas été dans cette situation. Tout ce négocie et après avoir discuté d’un prix (raisonnable), il est d’accord de me mener jusqu’à Constanta pour mon matériel. D’abord, nous embarquons dans une vieille carcasse pour le village le plus proche. Je fait un retour de 15km avec Panada dans une sorte de boite sans fenêtre sur le pont d’un vieux pick-up Dacia. La route est défoncée et je fais des sauts de trente centimètres et tout mon attirail se promène. Une fois arrivés, nous changeons de véhicule et je vais faire le plein. Quatre chambres à air, vingt-cinq rustines et deux tubes de colle. Enfin, je repars en direction du Sud. Avec quinze kilomètres pour rien mais en ordre. La rustine pour camion tiendra que quelques kilomètres. Je n’aurai pas réussi à atteindre le magasin.

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