La course

Après une frontière intense, sans asphalte, sans un mot d’anglais mais au combien excitante, me voilà en Iran ! Je prend tous les bons conseils et les bonnes paroles que l’on m’a donné. Tout ce que j’ai pu lire ou entendre dans les médias, j’en fait une grosse boulette que je lance au loin. Fini les idées reçues et les opinons sans preuves, je m’en vais connaitre ce pays de mon propre regard… et croyez moi, je ne serais pas déçu !

Premier paysage d'Iran, cela donne le ton

Des montagnes à pertes de vue

Mais avant toute chose, la course commence ! N’ayant reçu que deux semaines de visa en Turquie, il me faut parcourir presque 1’000 km en 15 jours pour atteindre Isfahan et une extension de visa. Je me sens d’attaque, malgré les montagnes devant moi. Un peu par miracle, je retombe sur Erika et Albert, le couple de cyclotouristes avec qui j’avais roulé lors de ma reprise en Cappadoce.

Feu de camp par le cuistot Albert

Friends

Et  c’est avec un grand plaisir que l’on décide de reprendre la route ensemble. Nous passerons 4 jours à rouler côte à côte. Et nous gravirons sûrement le plus dur col de mon voyage.  Pas tant par sa longueur mais par sa pente et sa route. Nid de poule, gravier et sillons aux programme de cette ascension.

Erika, à quelques mètres du sommet

Mais le sommet est la plus belle des récompenses. Pas une voiture, des vallées à perte de vue, des champs et des prairies coupées ça et là par des ruisseaux. Un coin de paradis. Et un sentiment de frustration m’envahi… Moi, qui ai appris à prendre le temps d’apprécier les choses, les endroits, les paysages, me voilà contraint d’avaler la route en vitesse pour une question administrative. Fini le temps des contrées aux visas extensibles à volonté.. non, maintenant c’est mon passeport qui joue office d’horloge… Je pense que mes compagnons de route ressentent la même frustration que moi. On en parle pas, on sait.

A Kermanshah, chef lieu de la région, nous tentons notre chance à l’office des passeport pour une prolongation de visa, cela m’éviterais de courir jusqu’à Isfahan. Comme dit le proverbe : sur un malentendu, cela peut toujours marcher ! Pas de malentendus dans mon cas, il me reste 11 jours de visa, j’ai le temps d’aller plus loin. Mais mes amis d’un temps prendront le bus pour une autre ville, 4 jours à l’horloge du passeport, bien trop court pour prendre des risques.

Me revoilà seul. Je m’enchante de ces montagnes et de ces gens. Je suis à la fin du Kurdistan (zone géographique qui s’étend entre la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie) et les gens sont toujours aussi chaleureux.  Je passe une nuit chez Saeed et sa famille. Professeur d’anglais et fraichement marié, je lui poserai toutes les questions que je me pose sur l’Iran. Il prendra le temps de répondre pour mon plus grand bonheur.  Je partage cette vie familiale et j’observe. Il vit avec sa femme et ses parents. Son couple rayonne d’un amour intense. Un amour qui rempli de chaleur juste en les regardant. Lui, ne peut se passer d’elle plus d’une journée et il m’en fait l’éloge à chaque minute. Elle, à sa manière de le regarder, de le toucher, de l’écouter, je vois ses sentiments déborder  avec force et sans faux semblants. Le soir, je serais accueilli pour une cérémonie religieuse en l’honneur de la martyre Fatima Zahra femme du première Imam de la religion islamique, Ali.  Je ne vais pas m’étendre sur ce point mais j’aurais appris beaucoup de choses ce soir là. Merci à tous ces gens qui m’ont accueilli comme l’un des leurs.

Un des nombreux paysage que Saeed m'aura fait découvrir

J’arrive à Isfahan avec 3 jours d’avance sur mon programme. Un vent de dos et une forme olympique me donnerons des ailes. Le long de la route m’a accompagné le plaisir des rencontres, des nuits tranquilles et autres petits bonheurs qui rendent ce voyage si plaisant. Ces 3 jours, je vais en profiter pour établir mon programme et surtout pour retrouver des amis de « presque » longue date, Valéryne et Luc, un autre couple de touristes à vélo venus de Suisse et croiser cette hiver dans ma petite pension de Turquie. Mais c’est un autre chapitre à ce voyage.

La place de l'Imam, Isfahan

Salutations

Chris

Des bergers nomades qui déplacent leurs troupeaux

Je change de monture le temps d'une rencontre et d'un "Direct Live"

Lors du montage de ma tente

Rencontre sur la route

6 Réponses à La course

  • Carla

    AHhhh enfin des photos d’Iran!! Merci ça me donne envie de découvrir ce pays effectivement!!

    • chris

      Mais Carla, qu’es ce que tu attends???

      Des becs

      Chris

  • Amandine

    C’est toujours un plaisir de te lire. Grandioses ces paysages de montagne, je ne voyais vraiment pas l’Iran comme ça!
    Bonne suite 🙂

    • chris

      En Iran, il y a un peu ce que tu veux, montagnes, déserts, mers, forets, un pays plein de contraste… Et merci pour ton assiduité!
      A bientôt!

      Chris

  • Yannik

    Salut Chris!
    Apres 4 mois d’Inde, je pense souvent a l’Iran qui me manque. Merci pour ces textes et ces magnifiques photos! Je suis super content que tu apprecies l’Iran autant que moi!
    Bonne eclate!
    Yannik, le cyclo genevois rencontre a la Kose Pension en ??? (octobre? Novembre? peu importe…)

    • chris

      Yannick! content d’avoir de tes news! quel est la suite de ton voyage, tu montes en Ouzbekistan? on va pouvoir rouler ensemble? j’attends de tes nouvelles l’ami, a bientot!

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