Au revoir Vladivostok, privet (salut en russe) la route! Me voilà engagé pour quelque temps sur la route que l’on appelle, la transsibérienne. Objectif, rejoindre le bord du lac Baïkal en 2 mois. 4000 km c’est faisable.
Les premiers tours de roues se font accompagner. Max, un jeune russe que j’ai rencontré au hasard, au centre-ville, décide de se joindre à moi pour ce début d’errance. On évite la grosse route et on longe un moment la côte. Dernière vue sur la mer, à quand la prochaine fois? Mon compagnon me quitte en fin de journée, me voilà seul en Sibérie.
En peu de temps, je trouve mes marques. Les petits cafés (restaurants), les magasins dans les villages perdus, les endroits pour camper. Je me sens comme chez moi et j’évolue avec un certain plaisir. Et soudainement, je me rends compte que je suis dans le plus grand pays du monde. Je côtoie les grands espaces. Les petites forêts coupées par des rivières et des prés. Des villages faits de maisons de bois, des chemins qui se perdent au loin… tout cela sent bon la liberté !
Puis la pluie vient se mêler à la fête. Trois jours non-stop, et quand je dis non-stop c’est vraiment non-top. Une pluie drue et froide en continue… après une heure, plus rien n’est sec. L’eau me ruisselle le long du cou, descend dans mon dos et fini entre mes fesses… après une nuit, l’intérieur de la tente ressemble à un champ de bataille. La boue, que dire de la boue ? Elle est partout sur le vélo, sur mon visage et dans mes chaussures. Je serre les dents… mais la goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est l’incendie de ma cuisine! Une fuite du réchaud et l’essence s’embrase. C’est toute la pompe et la bouteille pleine de carburant qui prend feu.
Quand je m’aperçois du désastre (j’étais en train de tenter de sécher l’intérieur de la tente…) je reste sans voix…
Je coupe d’abord l’arrivée d’essence et le réchaud s’éteint mais la bouteille brûle toujours. Puis, je souffle et jette l’eau et les pâtes sur la pompe pour arrêter les flammes, rien n’y fait… alors je décide de lancer le tout dans le ruisseau qui coule devant la tente et qui inonde le chemin… Tout s’éteint et j’évalue les dégâts. La pompe est complètement cramée, j’ai eu vraiment de la chance que les flammes ne rentrent pas dans la bouteille d’essence. Mais je me retrouve sans réchaud et sans rien à manger de chaud.
Par dépit, je mange une conserve froide lorsque deux types débarquent de nulle part sous la pluie battante… on tape la discussion, je leur raconte mon histoire et mes petits problèmes. Ils me souhaitent bon courage et s’en vont. 1 heure plus tard, juste avant que j’aille me coucher, les mecs débarquent avec de quoi manger, du thé et un réchaud! Bon il fait 5 kg mais je vais pouvoir faire à manger pour les prochains jours! Incroyable!
Après 800 km, je retrouve les buildings et les embouteillages. Me voici à Khabarovsk. Ici, c’est Sergey et sa famille qui m’accueillent dans leur maison. Maison un peu particulière car elle abrite une école de ski et un centre sportif. Le téléski est dans le jardin, le ratrack est parqué devant la maison et le skate-park fait office de place de jeu ! Autant dire que c’est le rêve pour moi. Impossible de partir et je reste une semaine avec ma famille d’accueil. Deux animations et une compétition de roller cross (ski cross en rollers) plus tard, et c’est le temps de reprendre le périple. Cette fois, ce sera plus de 2000 km presque « in to the wild »…
Quelques photos bonus:
Chris
Enfin je te retrouve Chris 🙂 ravie de te lire en Russie !