Russie, épisode 3: Celui qui se faisait des amis

Chita, ville au milieu de pas grand-chose. Trois jours d’arrêt au programme. C’est Anton et Dima qui m’hébergent ici. Le premier est musicien et vit de son art dans la fanfare de l’armée. Le deuxième est professeur de danse et enseigne dans une école de tango et salsa. Sacré duo! Le premier soir, je le partage avec eux et leurs amis dans la « Soul Kitchen » (le surnom de la cuisine de Dima). Le quartier général de la bande où résonne la voix de Jim Morrisson et des « Doors » à longueur de journée.

 Va s’ensuivre une semaine (et pas trois jours…) de soirées, de rencontres, de concerts improvisés, de cours de salsa, de rires, d’échanges et de vie… Pas une seconde pour m’ennuyer. Beaucoup trop de choses à raconter. Entre une parade, un concert de rock, une pizza au sommet de la ville pour admirer le coucher de soleil qui ne finit « presque » jamais, un souper bien arrosé rempli de chants, une animation avec des enfants en tenue de danseurs, etc… Je ne vois pas le temps passer. Et j’ai ce sentiment d’être à ma place dans ce groupe. Même si on ne parle pas la même langue, si on n’a pas les mêmes vies. Mes amis m’acceptent et me font une place au milieu d’eux. On refait le monde plus d’une fois. Ensembles, tranquillement, au son de la guitare d’Anton ou aux mélodies qui enchante une vie du groupe M83 ou Cinematic Orchestra, on partage et on est bien.

 Après avoir dormi chez Dima, je passerai les dernières nuits dans l’appartement de Tania et Sacha. Autres personnes mais même ambiance. La ville de Chita m’a réservé plus d’une surprise. Et sous le plus beau ciel que j’ai vu de ma vie (si contrasté, si bleu, si haut!) mon cœur se fait lourd. Je n’ai pas envie de quitter ces gens qui m’ont apporté et appris tant de choses. Des amis, une famille… Mais la vie et surtout la route continue. Ce ne sera pas la première fois que j’ai des difficultés à quitter les personnes rencontrées durant ce voyage… Mais les premiers coups de pédales après Chita se feront avec le sourire, évidemment. La tête pleine des souvenirs et des rires de mes amis d’un temps. Alors merci et qui sait, Chita, i will be back!

En bonus: petite interview en russe à la fin de l’article!