Deux semaines… c’est le temps que j’ai pris à Oulan-Bathor, capitale de la Mongolie, pour être fin prêt à rouler après l’opération de l’appendicite que j’ai subie en Russie. Deux semaines de repos mais aussi d’administratif. Un nouveau visa orne la page 34 de mon petit passeport rouge. Un visa chinois que j’ai eu du premier coup cette fois!
Deux semaines et puis s’en va. Mais pas tout seul. Sophie, une Suissesse que j’avais rencontrée au Tadjikistan et avec qui j’avais roulé au Kazakhstan et en Chine m’a rejoint pour un temps. C’est donc à deux que nous prenons les routes de cette nouvelle contrée. Le but : rallier la ville d’Altay, à l’ouest du pays puis revenir à l’Est pour traverser la frontière avec la Chine.
On m’avait beaucoup parlé de ce pays. Ses montagnes, son désert mais surtout sa steppe. Grande étendue d’herbe à perte de vue. J’en avais rêvé et me voilà, à présent, à porter de ce rêve. Est-ce que je vais être déçu? est-ce que cela va être encore mieux que je le pensais? Aucune idée…
Après quelques kilomètres, nous voilà loin de UB (Oulan-Bathor pour les intimes) et cette steppe tellement attendue nous tend les bras. Des petites collines qui se succèdent en vallons. Aussi loin que porte notre regard, on ne voit que cela. L’immersion est totale. Le vert domine, foncé, claire, nous avons droit à une belle palette de cette couleur que j’aime tant. Je ne quitte plus le paysage des yeux et me laisse absorber par ces grands espaces. Et plus les jours avancent, plus les paysages nous émerveillent. Les petites collines deviennent grandes, puis des montagnes que nous traversons sur des pistes terreuses et rocailleuses Les vallons deviennent vallées. Nous sommes seuls au monde…
Ces grands espaces abritent les yourtes des nomades mongoles. Éleveurs, ils vivent au rythme de leurs bêtes. Chèvres, moutons, vaches et yaks nous observent quand nous passons. Et leurs propriétaires nous invitent maintes fois chez eux pour un thé au lait et un bout de fromage.
Quelques rivières à traverser nous rafraîchissement les pieds et certaines fois les genoux et même les fesses. Une de ces rivières gardera en souvenir, mon compteur, tombé pendant la traversée.
Le soir, on plante la tente n’importe où, tant l’espace est immense. Quand le soleil est de la partie, on mange dehors et on regarde la steppe changer de couleur. De vert, elle passe à or puis à rouge feu en suivant l’astre du jour.
Un moment de liberté totale. Un chemin nous plaît, nous empruntons. Un paysage nous subjugue, nous faisons une pause au milieu de la route. Je ne me suis jamais senti autant libre.
Puis nous arrivons dans la ville d’Altay et le désert de Gobi. Une autre page, une autre histoire.
merci de nous permettre de partager ces immensites si cheres a mon Coeur,
Tu m’as fait penser à un ami, je lui écris de ce pas. Merci pour ces images – de ta soeurette à la côte brisée…